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«Nous n’abandonnerons pas»: qui est l’opposant russe Leonid Volkov, violemment agressé en Lituanie?

Leonid Volkov, une figure montante de l’opposition russe et ex-bras droit d’Alexeï Navalny, mort en prison le 16 février, a été violemment pris pour cible mardi 12 mars devant son domicile à Vilnius, capitale lituanienne. Une attaque qualifiée de « choquante » par le gouvernement lituanien. Blessé par une quinzaine de coups de marteau, il a pu regagner son domicile depuis. Une enquête est en cours.

Un œil au beurre noir, un bras cassé, du sang sur une jambe, Leonid Volkov s’est félicité d’être encore en vie « ils ont littéralement voulu me transformer en schnitzel », a-t-il plaisanté malgré tout sur la messagerie Telegram. L’opposant a prévenu qu’il continuera son combat pour la démocratie : « Nous allons travailler et nous n’abandonnerons pas », a-t-il fait savoir dans une courte vidéo, estimant que l’agression dont il a été victime est « typique » du mode opératoire des hommes de main du président russe Vladimir Poutine.

L’attaque dont il a fait l’objet est la première contre les alliés et amis de l’opposant Alexeï Navalny depuis qu’ils ont quitté la Russie. Cela à la suite de la classification des groupes proches de Navalny comme « des organisations extrémistes », en 2021.

Leonid Volkov se savait dans le viseur de la Russie. Quelques heures avant d’être sauvagement agressé par un inconnu, il s’était dit inquiet pour sa sécurité : « Le principal risque désormais, c’est que nous soyons tous tués, avait-il confié au média indépendant russophone Meduza« Pourquoi, c’est une chose assez évidente ».

« Poutine a tué Navalny »

Mais l’opposant n’est pas du genre à se laisser intimider par Moscou. À la veille de son agression, il avait encore posté un message sur les réseaux sociaux : « Poutine a tué [Alexeï] Navalny et beaucoup d’autres avant lui ». Il avait d’ailleurs appelé ses compatriotes à descendre en masse dans la rue pour protester contre les élections présidentielles prévues du 15 au 17 mars, dont les jeux semblent faits d’avance. Faute de véritables opposants, Vladimir Poutine devrait en sortir une nouvelle fois gagnant.

Figure montante et personnage connu de l’opposition russe, l’homme âgé de 43 ans s’était fait un nom comme directeur de cabinet et porte-parole d’Alexeï Navalny, dont il a aussi dirigé les campagnes électorales et politiques depuis 2013. Leonid Volkov a par ailleurs présidé la fondation anti-corruption créée par le principal opposant au Kremlin jusqu’en 2023.

Comme d’autres militants pro-démocratie proches d’Alexeï Navalny visés par une enquête criminelle, Leonid Volkov s’était exilé en Lituanie en 2019. Moscou le recherche depuis 2021 pour son rôle dans l’organisation de manifestations contre le pouvoir russe.

Réclamer des sanctions européennes contre les oligarques

En exil, Leonid Volkov n’avait de cesse de critiquer le pouvoir en place à Moscou. En déplacement à Bruxelles en février 2021, il avait réclamé des sanctions européennes contre les oligarques du cercle de Vladimir Poutine, les accusant de sortir plus de 60 milliards de dollars du pays chaque année. « L’exportation de la corruption russe met en danger la démocratie européenne », disait-il dans une interview accordée au journal belge l’Echo. Il demandait alors une enquête européenne sur les flux d’argent venant de Russie qui financeraient, selon lui, l’extrême droite, l’extrême gauche et les partis europhobes.

Après la mort d’Alexeï Navalny dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique où il purgeait une peine de 19 ans pour « extrémisme », son lieutenant Leonid Volkov avait appelé ses partisans à ne pas se décourager, avec les mots « C’est ce qu’il attend de nous maintenant : ce à quoi il a consacré sa vie doit gagner ».

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