Les accusations concernant la gestion de l’Aéroport international de Blaise Diagne se poursuivent. Après El Malick Ndiaye, qui a dressé un tableau alarmant de la situation financière de l’AIBD en déclarant que « le budget de l’aéroport est de 22 milliards FCFA, tandis que les recettes ne s’élèvent qu’à 7 milliards FCFA » , et l’achat de matériel de handling pour les six (6) aéroports internationaux du Sénégal, au tour du président du conseil d’administration, Pape Abdourahmane Dabo, de décrier une gestion « calamiteuse » de Doudou Ka. Ce malgré le démenti de ce dernier qui affirme n’avoir « jamais signé ni approuvé de contrat relatif à l’achat de matériel de manutention pour les six aéroports internationaux.
Dans un texte intitulé « Doudou Ka, le virus aéroportuaire qui a enclenché l’effondrement progressif de l’AIBD ! », M. Dabo estime que, lorsqu’il s’agit de la situation financière de l’AIBD.SA, M. Doudou Ka devrait « se boucher les oreilles ; d’ailleurs, sa sortie clandestine du territoire national en dit long.
De plus, il accuse Doudou Ka et Abdoulaye Dieye d’avoir laissé à l’AIBD.SA un effectif pléthorique, gonflant ainsi la masse salariale à 2,9 milliards FCFA.
PressAfrik vous livre ci-dessous les détails de cette note
Le ministre de Infrastructures et des Transports Terrestre et Aérien (MITTA), a bel et bien raison sur la gestion catastrophique des finances de l’AIBD. Je me permets de revenir sur le sujet de manière très simple.
Le budget de fonctionnement de l’AIBD SA de l’année 2024 s’élève à 22,025 milliards FCFA et les recettes espérées sont estimées à environ 7 milliards FCFA d’où un déficit de 15 milliards FCFA compte non tenu des investissements du hub aérien dont le besoin est de 296 milliards FCFA. ».
Alors dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie « hub aérien 2021-2025 du Sénégal », l’Etat du Sénégal, pour accompagner la réalisation de cette ambition, a mis à la disposition de la Société AIBD SA diverses avances de crédit pour un total de 240 milliards FCFA dont le détail est le suivant :
• 100 milliards FCFA en février 2022 pour démarrer les projets urgents du Hub aérien.
• 116 milliards FCFA en mai 2022 pour rembourser l’encours du financement long terme de 2011, afin de libérer la RDIA nantie au profit des banques et de mobiliser un nouveau prêt.
• 13 milliards FCFA en décembre 2022 pour faire face aux décomptes échus des partenaires d’AIBD SA ; ce montant a été intégralement remboursé.
• 11 milliards FCFA en juillet 2023.
Soit un décaissement de 81% alors que l’avancement physique des travaux de l’ensemble des projets du Hub aérien n’atteigne pas 35%, c’est un scandal sans précédent. En matière de bonne gestion de projet, la règle de base voudrait que les courbes de décaissement et d’avancement physique soient adjacentes. Donc ce fort décalage résulte de la mauvaise gestion financière consécutive de Mr Doudou Ka et Abdoulaye Dièye.
Pour rembourser les crédits rétrocédés, le ministère des Finances et du Budget et AIBD SA se sont rapprochés de la Standard Chartered Bank et de la Société Générale Sénégal en qualité d’arrangeurs et d’autres banques et institutions financières en qualité de prêteurs pour conclure un financement bancaire (moyen-terme) de 196 595 700 000 FCFA (299,71 millions euros) pour une durée de 7 ans.
À la suite du décaissement des prêteurs du Financement Moyen Terme du montant intégral du prêt, en mars, avril et mai 2024, les montants remboursés à l’État du Sénégal s’élèvent au 1er juin 2024 à 188 976 255 453 FCFA.
La différence, qui s’élève à 7,6 milliards FCFA est imputable au paiement des commissions ainsi que divers honoraires et frais liés à la mise en place de ce financement.
Il subsiste ainsi un reliquat à rembourser à l’État par AIBD SA d’un montant de 37 milliards FCFA.
C’est la stratégie de « Je te prête pour le voler et tu vas emprunter pour me rembourser et je te laisse avec la dette.».
Voilà l’économie de la situation financière catastrophique dans laquelle Doudou Ka et Abdoulaye Dièye ont laissé à AIBD.SA compte non tenu de la pléthore d’agents gonflant la masse salariale à 2.9 milliards annuelle.
Malheureusement c’est ce qui arrive souvent lorsque les voleurs crient plus fort que les acteurs du JUBANTI.