Le Sénégal a cinq ans pour sortir définitivement du groupe infamant des Pays les moins avancés (PMA), une catégorie créée en 1971 par l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour regrouper les pays les moins développés du monde. Ils sont caractérisés par trois facteurs dégradants : faible revenu par habitant, ressources humaines non performantes et grande vulnérabilité économique. Pauvreté, manque de performances et fragilités, en d’autres termes.
Ils étaient 25 en 1971 mais 44 aujourd’hui dont 32 en Afrique. Seuls huit pays ont quitté ce groupe de la mort dont trois dans notre continent : Cap-Vert, Guinée équatoriale et Botswana.
Les sérieux résultats du Sénégal dans nombre de domaines économico-sociaux ces vingt dernières années lui valent d’être cité en exemple et de se voir présenter cette consécration très encourageante : si nous continuons dans la vision, les ambitions et les réalisations déclinées jusque-là, le 19 décembre 2029 sera un jour de fête pour nous car nous ne ferons plus partie des PMA. Le Rwanda, malgré ses performances, ne sera éligible qu’en 2027 et ne pourrait en sortir qu’en 2032, trois ans après nous.
Le Sénégal a progressé dans tous les domaines sous les magistères de Abdoulaye Wade et Macky Sall : investissements, infrastructures, éducation, social, santé, sport. A titre illustratif, la mortalité infantile a chuté de 300% l’année dernière, nous avons la deuxième meilleure espérance de vie en Afrique de l’Ouest, nous sommes la meilleure destination touristique de la sous-région, le BRT est le meilleur projet 2024 en Afrique, notre TER hybride est unique, le Programme d’urgence de désenclavement est le meilleur montage financier 2023 en Afrique, l’électrification universelle peut être atteinte en 2025, l’Université de Dakar est au top en Afrique francophone, nos programmes de bourses familiales et de santé gratuite pour les les enfants et les personnes âgées sont des références, nous sommes multiple champion d’Afrique 2023 et 18e meilleure équipe mondiale de football. Nous avons mis en orbite avec succès un satellite en 2024 avec une équipe 100% sénégalaise, nous avons commencé l’exploitation réussie du pétrole et du gaz.
Beaucoup de choses restent cependant à faire. Il faut s’attaquer à l’industrialisation, changer le modèle agricole et les contenus d’enseignement en les rendant conformes à nos vrais besoins de développement. Ces trois chantiers porteraient au firmament un pays dont la moyenne d’âge est de 18 ans et 75% de la population de 18 millions ont moins de 35 ans.
Il faut les faire pour sortir définitivement de ce groupe sans gloire des Pays les moins avancés du monde et faire du Sénégal l’eldorado qu’il doit être.
Mamadou Sy Tounkara