Le Pastef a conquis haut la main le pouvoir au Sénégal depuis une année maintenant. 54% des votes dès le premier tour de la présidentielle du 24 mars 2024 et 54% encore au mois de novembre pour les législatives leur attribuant une majorité absolue mécanique de 131 députés sur 160. Toutes les cartes entre les mains pour déployer « Le Projet » et les « Solutions » vendus aux électeurs et au monde entier.
Après un an d’exercice du pouvoir, force est de constater que « Le Projet » et les « Solutions » se font toujours attendre. Ils sont même invisibles.
Les choses les plus visibles sont les dénonciations, les menaces, les licenciements, les arrestations, les antagonismes, les guerres de tranchées.
Le pays n’est pas réconcilié après les insurrectionnelles années 2021-2024 qui ont coûté plus de 80 morts. Le pouvoir Pastef refuse de parler de paix et de réunir les Sénégalais dans le dépassement fraternel de nos nécessaires et salutaires contradictions. L’opposition crie à la chasse aux sorcières, la presse se sent étranglée, les syndicats sont à l’affût, l’emploi n’est pas là.
Il n’y a ni animation, ni incitation, ni stimulation économiques. Bien au contraire, la campagne arachidière a été décevante, les exportations ont diminué alors que les importations ont augmenté, le commerce souffre, les éleveurs, les pêcheurs et les artisans appellent au secours. Les Investissements directs étrangers se font désirer et on ne voit pas encore d’articulation concrète en matière industrielle et technologique, pour nous aider à relever les défis du monde moderne et nous projeter dans l’avenir.
Il y a eu des concertations sur la Justice, les Transports, le Commerce et l’Industrie mais les applications ne sont pas encore au rendez-vous. Aucune réforme structurelle n’est encore concrétisée.
Le Sénégal a une population très jeune qui a porté le Pastef au pouvoir : la jeunesse continue à braver les flots dans les pirogues de la mort. Sans doute, sont-ils choqués d’entendre une « Stratégie nationale de développement Horizon 2050 » en lieu et place des promesses de changement et de rupture rapides « en deux mois » ou « dès 2024 » jadis promis. Le pétrole et le gaz et toutes les autres ressources naturelles qui étaient censés assurés l’Eldorado ne sont plus évoqués alors que leur exploitation dépasse les meilleurs pronostics.
On peut faire court : il n’y a aucun secteur d’activités dont les voyants sont au vert en ce moment au Sénégal, après un an d’exercice absolu du pouvoir par le Pastef.
« Le Projet » et les « Solutions » sont encore invisibles.
Mamadou Sy Tounkara
