Washington, le 3 mai 2025 – Dans un tournant radical de sa politique étrangère et de coopération, l’administration Trump a proposé la suppression totale de la contribution américaine au Fonds africain de développement (FAD), l’un des principaux instruments de financement de la Banque africaine de développement (BAD). Cette décision figure dans le projet de budget 2026 récemment transmis au Congrès.
L’exécutif justifie cette mesure par le manque d’alignement du FAD avec les nouvelles « priorités de l’administration ». Selon les documents budgétaires, les États-Unis entendent rediriger leur aide vers des mécanismes considérés comme plus rentables, notamment par l’intermédiaire de la DFC (U.S. International Development Finance Corporation). Les programmes liés à la lutte contre le changement climatique, à la promotion de l’égalité ou au renforcement de la gouvernance sont qualifiés de « radicaux » et « idéologiques », et seront désormais écartés.
En tout, ce sont près de 555 millions de dollars de contributions destinées aux institutions multilatérales africaines, y compris la BAD, qui sont menacés. Si cette proposition venait à être adoptée, elle porterait un coup sévère aux capacités de financement de projets de développement sur le continent, notamment dans des secteurs clés comme l’agriculture, les infrastructures, la santé publique ou encore la transition climatique.
Au-delà de l’impact budgétaire, la décision affaiblirait significativement l’influence géopolitique des États-Unis en Afrique, à un moment où d’autres puissances – comme la Chine, la Russie ou les pays du Golfe – renforcent leur présence économique et diplomatique sur le continent.
Cette annonce suscite déjà l’inquiétude dans plusieurs capitales africaines et au sein des institutions de développement. Elle est perçue comme un désengagement brutal à un moment critique, où les besoins de financement n’ont jamais été aussi pressants pour faire face aux défis structurels que connaît l’Afrique subsaharienne.