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Trump ,le diplomate a double lame:paix en facade et guerre en coulisses ( Par Vieux Macoumba )

Il existe dans les relations internationales une figure ancienne et redoutée : celle du traître. Non pas celui qui se vend pour de l’argent, mais celui qui se vend avec le sourire, avec des promesses de paix dans une main, et des bombes dans l’autre. Donald Trump appartient à cette caste perverse, celle des loups en toge blanche, des marchands d’illusions qui signent des accords pour mieux poignarder dans le dos ceux avec qui ils feignent de négocier.

Dans sa prétendue volonté de désescalade avec l’Iran, Trump n’a jamais été un artisan de la paix. Il a été un illusionniste stratégique, un Machiavel sans érudition, jouant un double jeu criminel. Pendant que les caméras du monde braquaient leur lumière sur des pourparlers fragiles, en coulisses, Trump s’adonnait à un théâtre de l’ombre : il ordonnait, conseillait ou tolérait que le forcené Netanyahou, ce « Seigneur de Guerre » moderne, multiplie les provocations, les assassinats ciblés, les frappes dans les zones syriennes, libanaises et iraniennes. La signature diplomatique d’un côté ; la liquidation extrajudiciaire de l’autre.

Ce n’est pas un paradoxe. C’est une stratégie. Négocier avec Téhéran tout en envoyant Israël frapper ses alliés est un acte de guerre déguisé. Une traîtrise maquillée en realpolitik. Cela s’appelle, dans les sciences de la guerre, « diplomatie subversive », une méthode par laquelle un État simule la paix pour mieux affaiblir, diviser, voire anéantir son adversaire par d’autres mains. Trump ne veut pas la paix. Il veut un monde à son image : vulgaire, menteur, belliqueux et soumis aux logiques du plus fort.

En prétendant désamorcer le conflit avec l’Iran, il a en réalité rallumé tous les feux : ceux de l’Irak, de la Syrie, du Liban, de Gaza, de la mer Rouge, du Golfe Persique. Et le résultat est connu : des civils tués dans l’indifférence, des infrastructures détruites, des peuples humiliés. Pendant ce temps, les États-Unis, loin du champ de ruines qu’ils ontu eux-mêmes contribué à créer, continuent de ravitailler l’armée israélienne comme on gave un vautour en pleine saison de charognes.

Trump se présente comme un président de paix, mais les chiffres disent autre chose. Sous son mandat, le soutien militaire à Israël n’a jamais faibli. Le budget d’aide s’est élevé à plus de 3,8 milliards de dollars par an, un pactole d’acier et de feu pour entretenir l’occupation, les frappes, les colonies, et les assassinats ciblés. Derrière ses discours patriotiques se cache un cynisme glacial : il ne s’agit pas de protéger les Juifs ni les Américains, mais d’alimenter un chaos contrôlé profitable au complexe militaro-industriel, à l’électorat sioniste chrétien et aux cercles néoconservateurs.

Dans cette logique mortifère, le peuple palestinien n’est qu’un dommage collatéral, les Iraniens une cible à liquider par procuration, les Syriens des figurants d’un désastre orchestré, les Libanais une population à agenouiller. Et ceux qui osent encore croire aux valeurs de la diplomatie voient bien aujourd’hui ce que vaut la parole d’un président américain : rien. Moins que rien. Les accords signés le matin sont piétinés le soir. Les garanties de sécurité sont des pièges. Les promesses de paix des prétextes pour frapper plus fort.

Le monde n’est plus dupe. L’Iran l’a compris, les peuples arabes et musulmans aussi. Le temps n’est plus à la soumission, ni au silence. Téhéran, malgré ses contradictions internes, est aujourd’hui le dernier rempart contre une hégémonie occidentale qui veut remodeler la région selon ses intérêts, quitte à brûler les peuples, les cultures, les mémoires. L’Iran a déjà payé le prix fort : blocus, sanctions, assassinats de ses scientifiques, attaques sur ses alliés. Mais l’Iran n’a pas plié. Et l’histoire l’a montré : plus un empire croit affaiblir un peuple par la ruse et la force, plus il en renforce la volonté de résistance.

Tous les pays musulmans, tous les peuples opprimés, tous les États marginalisés par le Conseil de Sécurité — devenu Conseil d’Impunité pour les puissants — doivent se lever. Non pour applaudir Téhéran, mais pour dénoncer ensemble l’hypocrisie structurelle des puissances dites « garantes de l’ordre mondial ». Cet ordre est une mascarade. Cette sécurité, une fiction. La paix ne peut venir de ceux qui tirent profit de la guerre.

La parole américaine est désormais radioactive. Elle tue ce qu’elle touche. Et Trump en est la plus sinistre incarnation : il parle comme un mouton et mord comme un loup. Il caresse l’ennemi de la main gauche et arme ses bourreaux de la droite. Il embrasse la paix pour mieux coucher avec la guerre.

Mais les peuples n’oublient pas. Et tôt ou tard, les architectes du chaos paieront le prix de leurs crimes. Peut-être pas dans un tribunal international qu’ils contrôlent. Mais dans la mémoire des peuples, dans les soulèvements futurs, dans les alliances nouvelles qui se forment aujourd’hui dans l’ombre. L’histoire, dit-on, est écrite par les vainqueurs. Mais les peuples, eux, savent lire entre les lignes.

Et ils n’oublieront jamais la trahison de ceux qui, sous couvert de paix, ont allumé l’incendie.

Vieux macoumba
Sociologue

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