Le député Thierno Alassane Sall a vivement réagi sur sa page Facebook à la série de convocations de journalistes et chroniqueurs par la Division spéciale de la cybersécurité. Dans un message incisif publié ce mardi 8 juillet, il dénonce une atteinte grave à la liberté d’expression et accuse le régime en place d’instrumentaliser la justice à des fins politiques.
« Une station avant le terminus de la liberté d’expression ? » interroge-t-il d’entrée, en réaction à la convocation annoncée du chroniqueur Badara Gadiaga, au lendemain de l’audition du journaliste Madiambal Diagne pour un simple tweet.
Pour Thierno Alassane Sall, le régime actuel agit sous l’impulsion d’« instincts répressifs » confiés à la machine judiciaire. Il s’étonne que ceux qui dénonçaient hier une justice sous influence s’en accommodent aujourd’hui, évoquant notamment la sortie du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a déclaré vouloir « effacer » certains chroniqueurs.
Le député questionne ensuite la posture des magistrats : « Peut-il se trouver un seul magistrat pour faire usage d’une balance qui ne penche pas toujours du même côté ? » Il dénonce un traitement à deux vitesses, opposant le silence face aux propos jugés outranciers du Premier ministre sur la magistrature à la répression ciblée de journalistes et d’analystes.
Thierno Alassane Sall conclut en s’interrogeant, non sans provocation : « Le Ousmane Sonko d’hier et celui d’aujourd’hui aurait-il, au fond, eu raison dans ses jugements sur la Justice ? »
Dans un contexte où les convocations d’acteurs médiatiques se multiplient, cette sortie vient raviver le débat sur l’indépendance de la justice et la place de la liberté d’expression dans le Sénégal post-alternance.