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Conseil national de PASTEF : Ousmane Sonko sonne la réorganisation et interpelle le Chef de l’État sur la justice, les médias et la souveraineté

Réuni ce jeudi au King Fahd Palace, le Conseil national de PASTEF – Les Patriotes a été marqué par une longue et intense déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko, qui a, une fois de plus, mêlé discours politique, interpellations institutionnelles, vision de rupture et appel à la mobilisation nationale. Dans un ton ferme, le chef du gouvernement a fixé un nouveau cap pour son parti et a adressé des messages clairs au président Bassirou Diomaye Faye, aux institutions, aux médias et à la société civile.

Une réorganisation du parti et un appel à la cohésion

Ousmane Sonko a d’abord annoncé une réorganisation en profondeur du parti PASTEF, en vue de mieux répondre aux nouveaux défis du pouvoir. Il a insisté sur la nécessité de renforcer les structures, d’encadrer les bases militantes et d’affirmer le rôle dirigeant du parti dans la conduite de l’État. « Ce qui est normal, c’est l’État-parti », a-t-il affirmé, en assumant pleinement une fusion organique entre l’appareil gouvernemental et la structure politique des Patriotes.

Interpellation directe au président Diomaye

Dans un passage central de son discours, le Premier ministre s’est directement adressé au président de la République, son allié de longue date. Face aux attaques répétées dont il dit être victime, Ousmane Sonko a dénoncé le silence de Diomaye Faye. « Le président peut régler cela demain s’il le souhaite », a-t-il lancé, sous forme d’avertissement à peine voilé, exprimant son agacement face à l’absence de réaction présidentielle.

Justice, corruption et dossiers économiques enterrés

Sonko s’en est ensuite pris à la justice, estimant que celle-ci ne doit pas être « l’affaire des seuls magistrats », et a critiqué le fonctionnement de l’Assemblée nationale, accusée de traiter de “dossiers légers” au détriment des vrais scandales. Il a notamment évoqué les « 5000 milliards de dettes détournées » qui, selon lui, attendent toujours d’être traités par la justice sénégalaise. Une manière de dénoncer l’inaction institutionnelle face aux dossiers de corruption les plus lourds.

Médias et société civile dans le viseur

Le Premier ministre a aussi réservé des mots durs à une partie de la société civile, qu’il a qualifiée sans détour de « fumiers », l’accusant de duplicité et d’être financée par des intérêts étrangers. Il a appelé à l’interdiction du financement extérieur des organisations non étatiques. Sur les médias, Sonko s’est montré tout aussi tranchant : « Je vais combattre les médias qui me combattent », a-t-il prévenu, dénonçant un traitement qu’il juge injuste, biaisé et militant.

Le plan de redressement économique maintenu

Malgré la tension politique, Ousmane Sonko a confirmé que le plan de redressement national sera lancé prochainement. Il a lancé un appel à la mobilisation citoyenne pour prouver, dit-il, « au monde entier que le peuple est derrière nous ». Il affirme que ce projet n’est dicté par aucune logique de calcul politique, mais uniquement par la volonté de redresser le pays et restaurer sa souveraineté.

Le gaz, la jeunesse et le bras de fer annoncé

Sur le dossier du gaz, Sonko a annoncé un bras de fer imminent avec les multinationales, promettant de défendre les intérêts stratégiques du pays face aux puissances économiques étrangères. Enfin, il a lancé un appel à la jeunesse, qu’il invite à se ranger derrière le projet du parti au pouvoir : « Les choses vont s’améliorer. Mais cela nécessite de l’unité et de l’engagement. »

Cette sortie musclée d’Ousmane Sonko sonne comme un tournant. Dans un moment où les interrogations se multiplient sur l’orientation du pouvoir, le Premier ministre revendique un rôle central, un leadership affirmé et une rupture assumée. Mais elle met aussi en lumière des tensions internes, y compris avec le président Diomaye Faye, ainsi qu’un style politique de plus en plus clivant.

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