Dakar, septembre 2025 – Pour la première fois, l’Afrique s’apprête à accueillir un événement olympique d’envergure : les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Dakar 2026. Une étude prospective du Cabinet Gaye et Associés Consulting (GAC) révèle que cette compétition pourrait représenter bien plus qu’un rendez-vous sportif : un véritable moteur de croissance et de transformation sociale pour le Sénégal.
Une manne économique attendue
L’évaluation ex-ante réalisée par le GAC estime que les JOJ devraient générer, entre 2024 et 2026, près de 649 milliards FCFA de croissance supplémentaire, soit environ 1 % du PIB national. L’impact sur l’emploi est tout aussi notable : plus de 30 000 postes pourraient être créés, tandis que les recettes fiscales additionnelles sont évaluées à 97 milliards FCFA dans le scénario central.
L’année 2026 marquera le pic de ces retombées, avec plus de la moitié des bénéfices (57 %) concentrés autour de l’événement, traduisant une hausse de 0,63 % du PIB.
« Dakar 2026 ne doit pas être considéré comme une dépense, mais comme un investissement stratégique au service du développement », souligne le cabinet GAC, qui insiste sur la nécessité de privilégier le contenu local et d’assurer une reconversion rapide des infrastructures après les Jeux.
Tirer les leçons des expériences passées
L’étude rappelle que les JOJ précédents offrent des trajectoires contrastées :
- Lausanne 2020 et Nankin 2014, qui ont misé sur la sobriété et la durabilité, avec des retombées équilibrées ;
- Buenos Aires 2018, marqué par des investissements lourds et des coûts explosifs.
Pour Dakar, le défi est clair : garantir une gouvernance rigoureuse, valoriser les ressources locales et anticiper la reconversion des infrastructures pour éviter l’effet “éléphants blancs”.
Un héritage au-delà du sport
Au-delà des bénéfices économiques immédiats, Dakar 2026 s’inscrit dans une vision plus large. Les JOJ peuvent contribuer à :
- Positionner le Sénégal comme hub du sport et du tourisme africain ;
- Renforcer les chaînes de valeur locales dans le BTP, les services, le numérique et l’hôtellerie ;
- Soutenir la Vision Sénégal 2050, qui mise sur une prospérité inclusive et durable.
Selon Babacar Gaye, économiste-statisticien et Directeur général du Cabinet GAC :
« Les JOJ sont une opportunité unique : chaque franc investi doit se transformer en valeur ajoutée, en emplois et en cohésion sociale. Dakar 2026 peut devenir un modèle africain de gouvernance des grands événements. »
Une mobilisation nationale nécessaire
À quelques mois de l’échéance, l’étude du GAC sonne comme un appel à la mobilisation de toutes les parties prenantes : État, secteur privé, collectivités locales (Dakar, Diamniadio, Saly) et société civile. Car les JOJ ne se joueront pas uniquement sur le terrain sportif : ils constitueront un test grandeur nature de la capacité du Sénégal à conjuguer excellence sportive, discipline financière et transformation économique durable.
