Mis en cause dans une affaire présumée de corruption, l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, a nié en bloc les accusations lors de son audition au fond devant la Commission d’instruction de la Haute Cour de justice, tenue mercredi dernier. Selon les informations rapportées par le site Senego, il est soupçonné d’avoir tenté de percevoir 50 millions FCFA en espèces dans le cadre d’un partenariat public annulé.
L’affaire porte sur un projet de Centre de surveillance électronique, confié à Cheikh Guèye, en contrepartie d’un terrain. Ce dernier affirme avoir versé les 50 millions FCFA à Ismaïla Madior Fall, en présence de Mohamed Anas El Bachir Wane, ex-directeur des Constructions au ministère, qui a confirmé les faits aux enquêteurs.
Mais face aux juges, l’ancien ministre a opposé un démenti catégorique :
« Je n’ai reçu aucun centime. L’argent, que j’ai qualifié de don gracieux, a été renvoyé à son propriétaire. »
Il dénonce une instrumentalisation du dossier et s’interroge sur l’absence de ses deux principaux accusateurs, non présents à l’audience, bien que leurs témoignages puissent être retenus contre lui.
Aujourd’hui assigné à résidence sous bracelet électronique, Ismaïla Madior Fall voit sa défense appuyer sur une procédure qu’elle juge entachée d’irrégularités. Ses avocats parlent d’une « manœuvre judiciaire », dans un contexte où l’ancien ministre reste une figure majeure du précédent régime.