La Cour suprême a tranché. En rejetant le recours en rabat d’arrêt introduit par ses avocats, elle confirme ce mardi 1er juillet l’inéligibilité d’Ousmane Sonko dans l’affaire de diffamation qui l’oppose à l’ancien ministre Mame Mbaye Niang. Un verdict lourd de conséquences, tant sur le plan judiciaire que politique.
La plus haute juridiction du pays a définitivement validé la condamnation d’Ousmane Sonko à six mois de prison avec sursis, assortie d’une amende de 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts à verser à Mame Mbaye Niang. Cette somme s’ajoute aux frais de justice (dépens) que le président de Pastef devra également supporter, selon Me Baboucar Cissé, avocat de la partie civile.
L’affaire remonte à 2023, lorsque Ousmane Sonko, alors figure de proue de l’opposition, affirmait détenir un rapport compromettant de l’Inspection générale des finances (IGF) sur le programme Prodac, dans lequel Mame Mbaye Niang aurait été mis en cause. Ce dernier avait aussitôt déposé plainte pour diffamation, niant formellement l’existence d’un tel rapport.
Cette décision de la Cour suprême écarte désormais Ousmane Sonko de toute possibilité de candidature à une élection, à moins d’un changement de situation juridique ou légale. Elle intervient dans un contexte où les débats sur l’instrumentalisation de la justice et les conditions de compétition politique restent vifs au Sénégal.
Alors que les soutiens du leader de Pastef dénoncent un “verrouillage judiciaire” du jeu démocratique, ses adversaires y voient l’aboutissement d’un long processus judiciaire. Une chose est sûre : ce verdict redessine profondément le paysage politique sénégalais à l’approche des prochaines échéances électorales.
