Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) est monté au créneau pour clarifier les contours de la subvention accordée par l’ADEPME à douze entreprises de presse, dans le cadre du Programme d’appui à l’accélération industrielle, à la compétitivité et à l’emploi (PAAICE), financé par la Banque Africaine de Développement (BAD).
Dans un communiqué rendu public, le CDEPS a salué cette initiative qui, selon lui, constitue un « véritable souffle de relance » pour des entreprises de presse durement éprouvées. Le processus a été lancé en octobre 2024 avec l’implication de cabinets spécialisés, en vue de restructurer les entreprises bénéficiaires. Le financement, à hauteur de 75 %, est conditionné par la libération préalable d’une quote-part de 25 % par chaque entreprise, condition qui n’a pas encore été remplie à ce jour, ce qui signifie qu’aucun décaissement n’a encore eu lieu.
Le CDEPS dénonce par ailleurs une tentative de récupération politique de cette initiative par le ministère de la Communication, qui, selon lui, n’a joué aucun rôle dans cette opération. Il fustige également l’inaction du ministre Alioune Sall dans la gestion du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP), dont les crédits pour l’année 2024 ont été réaffectés au Trésor faute de décaissement.
Le communiqué critique aussi une réforme jugée précipitée du décret régissant le FADP, annoncée sans concertation, alors même que des organes clés du secteur, comme le CORED ou la Commission de la carte de presse, sont inactifs.
Enfin, le CDEPS informe avoir saisi la Cour suprême en référé pour demander la suspension des assignations ordonnant la cessation de parution ou de diffusion à certaines entreprises de presse, tout en annonçant une action en justice sur le fond contre l’arrêté ministériel à l’origine de ces décisions.
Le CDEPS appelle à une gestion responsable et concertée des urgences du secteur des médias, aujourd’hui confronté à une crise structurelle sans précédent.
