Des véhicules disparus, des fonds publics détournés, des marchés fictifs : l’Agropole Nord au cœur d’un réseau de malversations financières. L’affaire entre dans sa phase finale, selon une enquête de la Section de Recherches (SR) de Saint-Louis, relayée par Libération.
Les révélations sont graves et jettent une ombre sur ce projet censé impulser le développement agricole dans le nord du pays. L’enquête menée par la Section de Recherches de la gendarmerie de Saint-Louis met à nu un système de détournement et de mauvaise gestion autour de l’Agropole Nord.
Parmi les faits établis : plusieurs véhicules destinés au projet sont aujourd’hui introuvables, tandis que d’autres ont été purement et simplement loués à des particuliers, au mépris des règles de gestion du patrimoine public. Plus inquiétant encore, les enquêteurs ont formellement mis en évidence l’existence de décaissements frauduleux et de marchés fictifs.
Ce scandale financier, qualifié de “banditisme en col blanc” par certains observateurs, s’inscrit dans une série d’enquêtes ouvertes sur les projets publics dans le pays. Selon Libération, les investigations concernant deux autres structures impliquées — le FERA (Fonds d’Entretien Routier Autonome) et AEE Power — menées cette fois par la SR et la Division des Investigations Criminelles (DIC), sont désormais bouclées et ont été transmises au parquet financier.
Alors que les autorités judiciaires devraient bientôt se saisir de l’affaire, cette enquête éclaire d’un jour nouveau les failles de gouvernance dans certains programmes de développement censés booster l’économie locale. Elle pose également la question de la redevabilité des gestionnaires de fonds publics dans un contexte où la lutte contre la corruption est devenue un impératif national.
