Le coup d’État au Niger vient de boucler un an. Le général Tiani a arraché le pouvoir en juillet 2023 des mains du Président Mohamed Bazoum, replongeant le pays dans un cycle d’incertitude et de rupture inconstitutionnelle. Le Niger avait pourtant semblé réussir sa transition démocratique avec les deux mandats du Président Issoufou. Ce dernier a même refusé de céder aux injonctions à demander un troisième mandat malgré des encouragements dans son camp et le contexte régional avec des chefs d’Etat qui ont cédé à la tentation de prolonger leur bail par des manipulations constitutionnelles.
Abdourahamane Tiani a confisqué le pouvoir en prenant comme prétexte la dégradation de la situation sécuritaire du pays et la mal gouvernance. Un an après, il a fait pire que son prédécesseur en termes de bilan. Depuis juillet 2023, environ 2000 personnes ont été tuées, soit une augmentation de 108 % par rapport à 2023 dans le pays, selon des sources de l’ONG ACLED.
Les Nigériens font face à des conditions de vie difficiles avec notamment l’inflation et la difficulté à réduire la pauvreté galopante dans le pays.
Il n’y a plus de démocratie au Niger et la liberté d’expression est malmenée, avec des journalistes embastillés voire menacés si leurs opinions dérangent les putschistes. Face à tous ces maux, en bon putschiste et populiste, le général Tiani s’accroche à la France comme bouc-émissaire, accusée de soutenir le régime déchu de Bazoum et de piller le Niger sans aucune preuve tangible. Cédant lui aussi à la tentation du parapluie russe au même titre que Assimi Goita et Traoré, il a fait venir des miliciens de Wagner dans le pays. Ainsi, Tiani plonge le Niger dans l’aventure de l’AES, fragilisant davantage le processus d’intégration, pourtant au cœur du projet de la CEDEAO.
Le général Tiani use de vieilles méthodes éculées du complotisme et de la propagande. Il compte sur les relais sur les réseaux sociaux des activistes pro russe et soutenus par les juntes putschistes Nathalie Yamb et Kémi Seba.
Mais la plus grande tâche du régime de Tiani depuis un an c’est la prise d’otage du Président Bazoum, détenu avec son épouse depuis juillet 2023 du fait de son refus de démissionner et d’avaliser le coup d’État. Quid de la volonté de la CEDEAO d’user de tous les moyens possibles pour libérer Mohamed Bazoum, président légitime et légal du Niger ?