Dans un contexte marqué par une quête croissante de transparence dans la gestion des ressources publiques, le journaliste Elhadji Fallou Khouma a lancé une série d’interpellations publiques à l’endroit de Monsieur Fadilou Keïta, Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Ces questions font suite à une récente interview que ce dernier a accordée à la rédaction de SENEWEB, dans laquelle il évoquait plusieurs dysfonctionnements présumés survenus avant sa prise de fonction.
Saluant d’abord les efforts du Directeur général pour l’optimisation de plus de 100 milliards de francs CFA au sein de l’institution, Elhadji Fallou Khouma n’en demeure pas moins interpellatif quant aux suites judiciaires données aux révélations graves faites par M. Keïta lui-même.
Dans un texte partagé publiquement, le journaliste soulève plusieurs interrogations :
- Plainte contre un stagiaire impliqué dans une transaction foncière suspecte : M. Keïta a-t-il saisi le Pool Judiciaire Financier (PJF) concernant un stagiaire de la CDC qui aurait acquis un terrain à 600 millions de francs CFA dans une zone foncière stratégique ?
- Signalement à l’OFNAC d’un prédécesseur présumé impliqué dans un dossier à 3 milliards : Le DG a-t-il dénoncé auprès de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) son prédécesseur, Ameth Sakho, successeur de Mame Boye Diao, dans une affaire où ce dernier aurait été censé encaisser 3 milliards de francs CFA ?
- Aveu de prête-nom : Un individu se serait présenté à M. Keïta en reconnaissant être un prête-nom. Ce dernier a-t-il été signalé au Procureur de la République ?
- Sur-facturation massive d’un marché public : Un marché de la CDC serait passé de 21 à plus de 40 milliards de francs CFA. Le PJF a-t-il été saisi pour faire la lumière sur cette surfacturation ?
Pour étayer ses interrogations, Elhadji Fallou Khouma rappelle dans la partie 7 intitulée intégrité des acteurs , 7.3 plus précisément ( en annexe ) de la loi n° 2012-22 du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques, il est clairement mentionné ceci :
« Des sanctions, prononcées dans le respect des règles de l’État de droit, sont prévues à l’encontre de tous ceux qui, élus ou agents publics, ont violé les règles régissant les deniers publics. La non-dénonciation à la justice de toute infraction à ces règles par un agent public qui en aurait eu connaissance est sanctionnée pénalement. »
Ces interpellations soulèvent ainsi une question centrale : les révélations faites par M. Keïta ont-elles été suivies d’actions judiciaires concrètes, ou risquent-elles de tomber dans l’oubli ? Dans un pays où la reddition des comptes est devenue une exigence citoyenne, l’opinion publique attend désormais des réponses claires et des actes concrets.