Abdourahmane Sarr, ministre de l’Économie, du plan et de la coopération, s’est prononcé sur les missions du Fonds monétaire international (Fmi) et les « faux chiffres » dévoilés par le gouvernement. Invité ce dimanche sur l’émission Jury du dimanche (JDD) sur iRadio, l’ancien directeur du Centre d’études pour le financement du développement local (Cefdel) note que, « être souverain, c’est d’abord une bonne gestion macro-économique solide et viable ».
« Être souveraine, c’est d’abord avoir un cadre macroéconomique solide et viable, des finances publiques avec des déficits que vous être en mesure de financer sans avoir à vous retrouver chez le préteur en dernier ressort qui est le Fonds monétaire international (FMI). Être souverain, c’est d’abord une bonne gestion macroéconomique et de ses finances publiques de telle sort à se libérer des contingences internationales. Ça, c’est la première chose. En termes de mise en œuvre, il s’agit d’accompagner les axes stratégiques dont on vient de parler. En objectif stratégique sur ce, qui a été présenté sur les différents domaines et les ministères sectoriels vont avoir des programmes avec des indicateurs de performances qui vont être suivis pour nous assurer de l’exécution. Et certainement, la primature jouera un rôle très important ».
Sur les missions du Fmi et les « faux chiffres » dévoilés par le gouvernement, Abdourahmane Sarr soutient : « Moi-même, j’ai participé à ce type de mission. Le Fmi vient dans un pays. Première chose : les experts envoient un questionnaire aux différentes administrations. Et ce sont les autorités du pays qui donnent les informations avec lesquelles le Fmi travaille. Alors, les experts et techniciens sont en mesure de détecter des incohérences dans les données qui ne sont pas toujours parfaites. D’ailleurs, dans chaque rapport du Fmi, il y a un avis qui est donné sur la qualité des données du pays et qui permet une bonne évaluation de la situation et d’avoir un programme avec le Fmi ».
Poursuivant ses propos, le ministre ajoute : « Donc, c’est un travail que les experts font. Mais d’expert à expert, si moi, je veux vous cacher des chiffres et je sais comment les chiffres se tiennent, je peux faire en sorte que vous ne puissiez pas les voir. Si je ne fais pas ce travail d’harmonisation, vous Fmi, pouvez ne pas découvrir que les chiffres sont erronés. Mais à un moment donné, c’est comme un crime. Un crime n’est jamais parfait parce qu’il est toujours possible de découvrir le coupable. Alors, d’habitude, c’est le Fmi qui découvre, le miss reporting, en termes de transmissions de données erronées. Dans le cas d’espèce, c’est le ministre des Finances et du budget, à travers l’audit qu’il a commandité sur instruction du président de la République, qui a donc découvert ces chiffres-là et qui a dit au Fmi, nous n’irons pas au Conseil avec des données erronées ».