Depuis son arrivée au pouvoir, Ibrahim Traoré semble suivre pas à pas le manuel du parfait autocrate. D’abord accueilli avec espoir par une partie de la population burkinabè fatiguée des instabilités politiques successives, il n’aura fallu que quelques mois pour que le masque tombe. Derrière le discours révolutionnaire et les promesses de souveraineté, c’est un régime de plus en plus autoritaire qui s’est installé.
Répression tous azimuts
Journalistes muselés, opposants politiques harcelés, fonctionnaires réduits au silence : aucun contre-pouvoir n’est épargné. La moindre critique du régime est désormais considérée comme une menace à l’ordre public. Des arrestations arbitraires sont régulièrement signalées, et la peur s’installe jusque dans les rangs de l’administration et de l’armée.
Sous couvert de lutte contre le terrorisme et de défense de la souveraineté nationale, Ibrahim Traoré concentre les pouvoirs entre ses mains. Les médias indépendants ferment les uns après les autres, et les voix dissidentes disparaissent dans l’ombre.
Le spectre d’un nouveau faux coup d’État
Aujourd’hui, selon plusieurs sources concordantes, Traoré préparerait un troisième “faux” coup d’État. Une stratégie déjà utilisée pour écarter des figures gênantes ou pour renforcer sa mainmise sur le pouvoir. Cette fois, ce sont de hauts gradés de l’armée qui seraient dans sa ligne de mire, accusés — sans preuves tangibles — de fomenter une rébellion.
Ces purges internes rappellent tristement les méthodes d’autres régimes autoritaires qui, sous prétexte de protéger la nation, détruisent lentement mais sûrement ses fondements démocratiques.
Un peuple en sursis
Mais l’Histoire l’a montré à maintes reprises : on peut tromper un peuple un moment, on ne peut le tromper éternellement. Le silence imposé aujourd’hui ne pourra contenir indéfiniment la soif de liberté, de justice et de vérité. Le peuple burkinabè, debout face à l’adversité depuis des décennies, finira tôt ou tard par faire entendre sa voix.
Ibrahim Traoré, en s’accrochant au pouvoir par la répression, risque d’ouvrir une nouvelle ère d’instabilité, au lieu d’apporter la paix qu’il promettait. Et dans l’ombre, les cicatrices laissées par son régime continuent de s’agrandir.