A quelques mois de l’élection présidentielle de février 2024, le débat juridique sur la candidature du Président Macky Sall, d’un point de vue scientifique, ne saurait être refusée parce que déjà, au moins deux cas de jurisprudence du Conseil Constitutionnel l’ont réglée (en 2012 avec la candidature du Président Abdoulaye Wade et en 2016 par l’avis d’avant la loi référendaire). Les juristes neutres savent que l’article 27 de la Constitution (issu de la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution) ne peut pas s’appliquer au premier mandat du Président Macky Sall puisque cette loi, promulguée le 5 avril 2016 ne peut avoir d’effet rétroactif. En vérité, la promulgation en 2016 de la nouvelle disposition de l’article 27 de fait et de droit élimine le premier mandat du décompte.
Au-delà des considérations d’ordre juridique, la délicatesse de la fonction de Chef d’État fait que depuis les indépendances, ceux qui ont eu à l’occuper au Sénégal ont au moins garanti la préservation de notre intégrité territoriale en dépit des secousses inhérentes à la vie démocratique.
C’est parce que les quatre Chefs d’État que le Sénégal a eu jusqu’ici ont tous compris leur fonction de gardien de la Constitution, d’incarnation de l’unité nationale et de garant du fonctionnement régulier des institutions, qu’ils ont su préserver notre pays contre beaucoup de risques majeurs.
Aujourd’hui, à entendre certains discours et à voir certains comportements, on se rend compte que beaucoup de candidats déclarés n’ont pas l’étoffe d’Homme d’État. En effet, nous ne devons jamais oublier que le Président de la République, Chef suprême des Armées et responsable de la Défense nationale est le « civil qui commande nos généraux ».
Au fronton des principes de la Constitution du Sénégal il y a l’intangibilité de « l’intégrité du territoire national et de l’unité nationale dans le respect des spécificités culturelles ». Cela veut dire en pratique dans la fonction première du Gardien de la Constitution incarné par l’institution « Président de la République » qu’ il y a d’abord la bonne garde de nos 196 720 km². Le Président Macky Sall depuis plus de dix ans l’a fait avec responsabilité dans une sous-région instable.
A l’approche de l’élection présidentielle de 2024 au Sénégal,il est important de rappeler que le premier testeur des candidats que le Conseil constitutionnel va retenir est, pour l’électeur, dans leur capacité à tenir sans trembler nos frontières et l’intérieur du pays dans un contexte sous-régional extrêmement complexe. Si le terrorisme n’a pas percé nos murs, ce n’est pas par faute d’avoir essayé, c’est parce que le « civil qui commande nos généraux » est un homme expérimenté qui a réussi la mise à niveau et l’autonomie opérationnelle de nos armées.
Le Sénégalais à élire en 2024 qui doit engager sa responsabilité de preneur de décisions nuit et jour pour défendre l’intégrité territoriale ne doit pas être dans l’idéologie du « Monsieur connait-tout » mais bien dans la froideur d’une appréciation sage et globale de la situation.
Comment les uns et les autres candidats que le Conseil constitutionnel va retenir se comporteront en réunion de Conseil de Défense ou de Sécurité quand les plus hauts gradés, après un rapport froid attendront la décision du Chef sur des questions urgentes d’intégrité du territoire. D’un Président de la République, il est attendu dans ces moments délicats des décisions courageuses, rapides, lucides et sans appréhension idéologique théorique. Il s’agira de décisions à prendre sans trembler. Pour comprendre, la gravité des ces moments de prise de décisions, il faut se souvenir des évènements survenus en Gambie quand le Président Yaya Jammeh, après avoir perdu les élections avait refusé de partir en narguant son pays, le Sénégal, la CEDEAO et le Monde. Après les décisions de la CEDEAO et de l’ONU, défaire le dictateur gambien dépendait de la volonté du Président Macky Sall qui, sur la base d’une expérience avérée, a pu obtenir le résultat final sans une seule perte en vie humaine.
Comme le font allègrement certains, le summum de l’irresponsabilité politique est de s’en prendre ouvertementà la grande muette incarnée par nos forces de défense et de sécurité. Et si derrière ces attaques verbales, il y avait une volonté sournoise de s’en prendre au commandement pour désacraliser ce pan essentiel de la République ?
En plus de la stabilité du pays, un Chef d’État doit, comme l’y invite la Constitution, garantir « la liberté de conscience, les libertés et les pratiques religieuses ou cultuelles sous réserve de l’ordre public ». Cela veut dire qu’il ne doit pas être dans une posture de prêcheur qui chercherait par la camouflage religieux à imposer une confession ou une interprétation qui lui est propre de la religion. La Constitution dit clairement que « Les institutions et les communautés religieuses sont dégagées de la tutelle de l’État et elles administrent leurs affaires d’une manière autonome ». C’est pourquoi sont d’une extrêmement dangerosité , les convictions avouées de ceux qui veulent outrepasser un jour leur pouvoir jusqu’à nourrir l’ambition de créer à travers le prisme du pouvoir politique des formes d’alternance religieuse ou de substitution aux pratiques religieuses ou confrériques. Notre modèle de pluralité religieuse et confrérique paisible n’a pas besoin de « prêcheurs politiques » d’un genre nouveau qui nourrissent un idéal d’uniformisation des pratiques. C’est notre diversité acceptée qui fait notre solidité et notre résistance paisible à toute épreuve fratricide. Si des velléités d’uniformisation devaient se faire, ce serait comme pour plonger le Sénégal dans une période sombre d’autodétermination fratricide sur des bases confessionnelles.
Dans un contexte mondiale d’influence qui frappe à nos portes avec véhémence du fait des immenses découvertes pétrolières et gazières, prêcher à tout vent le faux et la haine comme pour changer le « logiciel-Sénégal » serait fatal pour notre pays. Ce « logiciel-Sénégal » que certains insultent avec désinvolture nous a valu une Nation solide en voie d’émergence avant les importantes découvertes pétrolièreset gazières. Les analystes sérieux savent que notre pays sous le magistère du Président Macky Sall a, en dépit des attentes légitimes, franchi des pas importants de plus de prospérité partagée notamment vers le Sénégal des profondeurs.
C’est pourquoi, au-delà des considérations de politiques politiciennes, la candidature du Président Macky Sall se dessine comme une exigence pour la préservation de l’intégrité du pays. Le débat, quelle qu’en soit la teneur, ne doit pas occulter le contexte marqué par des velléités de fragilisation des pays Africains par des forces multiples qui n’hésiteront pas à s’allier avec des pans entiers des forces obscures pour changer radicalement le modèle paisible du Sénégal.
Ce que veulent en réalité certains, ce n’est pas seulement une alternative politique, mais bien un chamboulement du pays pour le mettre dans un processus de fragilisation face aux véritables menaces enfouies qui souvent se dévoilent et s’empressent de reprendre le chemin du camouflage stratégique.
Face à ces forces obscures, la candidature du Président Macky Sall n’est pas qu’un simple choix partisan, mais bien une exigence d’abord de stabilité nationale que tous les patriotes républicains doivent soutenir sans égo ni calcul.
Mamadou NDIONE
Responsable APR
Maire de Diass