Le greffier à la Cour d’appel de Dakar, Me Tanor Diamé, confirme avoir officiellement saisi la justice d’une plainte contre l’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, pour des propos jugés dangereux.
Une mise au point ferme qui intervient dans un contexte de forte polémique autour de la récente libération du responsable de l’APR.
Le 20 octobre 2025, Me Tanor Diamé a adressé une plainte et une dénonciation au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar.
Cette démarche visait à attirer l’attention du parquet sur des déclarations tenues par Pape Malick Ndour lors d’un rassemblement de l’opposition, que le plaignant juge « dangereuses » pour la stabilité du pays.
« À l’appui de cette dénonciation, la vidéo incriminée a été jointe sur support numérique afin de faciliter la vérification des faits par l’autorité compétente », précise Me Diamé.
Selon le juriste, la plainte et la dénonciation ont été transmises à la Section de Recherches de la Gendarmerie nationale par le parquet sous les numéros 10601/25 et 10602/25, datés du 22 octobre 2025.
Accompagné de ses avocats, Me Abdy Ndiaye et Me Serge Diedhiou, Me Diamé affirme s’être personnellement présenté au secrétariat de ladite unité d’enquête, le 24 octobre, pour suivre l’évolution du dossier.
« Nous avons décidé de laisser la justice suivre son cours dans la sérénité, tout en nous réservant le droit de communiquer, le moment venu, avec davantage de précisions », a-t-il indiqué.
D’après les informations en possession du greffier, le parquet aurait écarté la plainte pour privilégier une auto-saisine à partir de la dénonciation.
Autrement dit, le Procureur se serait saisi directement du dossier, une procédure qui, selon Me Diamé, traduit une volonté réelle de mettre fin à l’impunité.
« La fin de l’impunité a sonné », conclut-il dans son communiqué.
Cette sortie intervient quelques heures seulement après la libération de Pape Malick Ndour, placée sous le feu des critiques par des militants de PASTEF et plusieurs acteurs politiques.
Ces derniers dénoncent une justice à deux vitesses, estimant que les anciens responsables du régime de Macky Sall bénéficient d’une certaine clémence là où des membres du camp au pouvoir actuel ont été poursuivis pour des faits similaires.


