La position extérieure nette (PEN) du Sénégal était positive de 80 milliards FCFA en 2023, renseigne la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ceci est une excellente autre nouvelle de la vitalité de l’économie sénégalaise qui témoignait de notre réelle marge de manoeuvre, jadis. Personne ne va oser accuser la Banque centrale de manipulation de chiffres.
La PEN désigne l’écart entre les actifs détenus à l’étranger et les passifs dus par un pays vis-à-vis du reste du monde. Différence entre actifs et passifs extérieurs. Si la PEN est positive, les actifs extérieurs sont supérieurs aux dettes et si la PEN est négative, les dettes extérieures sont supérieures aux actifs.
Le Sénégal, marchant presque sur l’eau, avait une PEN positive de 80 milliards à fin 2023. Ce qui signifie un endettement et encours de la dette très bien maitrisés. Félicitations à toute la technostructure nous ayant valu telle gloire financière mondiale. Le ministre des Finances et du Budget, admiratif, parle de « déficit vertueux » pour tout le reste de notre économie.
L’actuel pouvoir a tout à gagner à se rapprocher des artisans d’une telle prouesse inédite, à se nourrir de leurs expertises et expériences en dépassant toutes les considérations partisanes pour le meilleur du Sénégal et des Sénégalais.
Les finances internationales sont une affaire très sérieuse qui ne laissent aucune place au tâtonnement, à l’ameuteurisme et aux errements. Les erreurs se paient cash et enclenchent des cercles vicieux qui font perdre temps, énergies et argent. Beaucoup d’argent.
En fin 2023, le Sénégal n’était donc pas un Etat en ruine ou dans un quelconque sous-sol, du fait de cette PEN positive de 80 milliards FCFA révélée par le seul organe habilité à le faire, la Banque centrale. Qui ne manipule pas de chiffres.
Mamadou Sy Tounkara