Le procès très suivi des influenceurs et militants de Pastef, Assane Guèye alias Azoura Fall et El Hadji Ousseynou Kaïré, s’est ouvert ce mercredi au Tribunal des flagrants délits de Dakar. Le parquet a requis 6 mois de prison, dont 3 mois ferme.
Après un premier renvoi, l’audience tant attendue s’est tenue ce mercredi à la salle une du Palais de justice de Dakar. Assane Guèye, plus connu sous le pseudonyme Azoura Fall, et El Hadji Ousseynou Kaïré, tous deux militants du parti Pastef au pouvoir, comparaissent pour « discours contraires aux bonnes mœurs ».
Le ministère public n’a pas fait dans la demi-mesure : 6 mois de prison, dont 3 mois ferme ont été requis contre les prévenus. L’un d’eux, Azoura Fall, s’était vu accorder une liberté provisoire avant cette audience.
Un procès politique en filigrane ?
Pour les avocats de la défense, ce procès soulève de sérieuses questions de droit, mais aussi de liberté d’expression. Ils dénoncent une poursuite injustifiée, arguant que les vidéos à l’origine de l’arrestation de leurs clients ont été tournées dans un cadre privé, à savoir sur le compte TikTok personnel des prévenus.
« Si quelqu’un doit être poursuivi, c’est celui qui a partagé publiquement ces contenus, pas nos clients », a martelé Me Bamba Cissé.
L’affaire est d’autant plus sensible qu’elle touche des figures actives du parti au pouvoir, souvent suivies sur les réseaux sociaux pour leurs prises de position tranchées. Des voix s’élèvent déjà pour dénoncer une instrumentalisation de la justice à des fins de régulation politique déguisée.
Un verdict très attendu
L’audience se poursuit dans une atmosphère tendue, sous l’œil attentif des observateurs et sympathisants du parti Pastef. La salle une du Tribunal est pleine à craquer, preuve de l’attention que suscite ce procès à l’heure où les libertés numériques sont au cœur des débats au Sénégal.
Le verdict est attendu dans les heures ou jours à venir. Il pourrait créer un précédent sur la responsabilité des contenus diffusés sur les réseaux sociaux – et surtout sur la frontière entre sphère privée et publique à l’ère du numérique.
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