Une vidéo virale. Des propos d’une rare violence. Azoura Fall, figure connue du parti PASTEF, s’est livrée à une attaque verbale d’une extrême vulgarité contre l’ancien président Macky Sall. Une sortie qui, dans tout État de droit digne de ce nom, aurait dû susciter une réaction immédiate de la justice. Et pourtant, silence radio du côté du parquet.
Face à cette dérive, Me Moussa Diop, avocat à la cour, a brisé ce silence inquiétant. Dans une interpellation directe et cinglante, il s’adresse au procureur de la République : « Mais où êtes-vous, Monsieur le Procureur, pour mettre fin à cette pagaille inédite au Sénégal ? » Le ton est grave, l’accusation lourde : une justice complaisante face aux excès de certains vainqueurs de l’alternance.
Plus encore, Me Diop dénonce une justice à deux vitesses. Il rappelle que son client, Abdou Nguer, croupit toujours en détention, alors même qu’aucune diffamation ni diffusion de fausses nouvelles ne lui est reprochée. « Si Azoura Fall peut insulter impunément un ancien chef d’État, alors libérez immédiatement mon client ! », martèle l’avocat, en appelant à une « justice pour tous ».
Au-delà du cas Fall, c’est une question de principe qui est posée : les nouvelles autorités sauront-elles garantir l’équité judiciaire, ou sombreront-elles dans l’arbitraire revanchard ? La démocratie sénégalaise mérite mieux que des invectives gratuites et une justice sélective.
