Le président du comité scientifique des Assises nationales des Médias, Mactar Silla, a livré ce mardi 1er juillet les principales conclusions issues des travaux menés pour repenser le paysage médiatique sénégalais. Une réforme en profondeur est préconisée, touchant à la régulation, à la formation, au contenu, à la sécurité des professionnels et à la viabilité économique du secteur.
Un cadre institutionnel à moderniser
Selon Mactar Silla, ancien directeur général de la RTS, le cadre juridique et institutionnel encadrant les médias sénégalais est aujourd’hui dépassé. Il appelle à une refonte urgente de l’autorité de régulation actuelle :
« L’autorité de régulation actuelle n’est plus adaptée. Il est temps de mettre en place une instance plus moderne, capable de réguler l’ensemble des médias, y compris la publicité », a-t-il déclaré.
Le comité scientifique recommande également un dispositif juridique plus protecteur pour les jeunes journalistes, les techniciens de l’audiovisuel et les professionnels confrontés à des risques accrus dans le contexte politique et social actuel.
Contenus et formation : un double défi
La qualité des contenus et la formation des acteurs du secteur figurent parmi les priorités identifiées. Pour Mactar Silla, il est essentiel d’aligner les productions médiatiques sur les réalités socioculturelles nationales, tout en tenant compte de la transition numérique :
« Il est impératif de proposer des contenus en phase avec nos réalités culturelles et sociales, mais aussi avec les mutations liées au numérique. »
Il insiste aussi sur l’importance de la formation continue, du renforcement des capacités, et de la professionnalisation des différents métiers de la chaîne de production médiatique.
Financement : garantir l’indépendance
La viabilité économique des médias constitue un enjeu central, à la fois pour leur survie et leur indépendance éditoriale. Le comité recommande l’exploration de nouveaux modèles de financement, basés sur des approches innovantes et inspirées des meilleures pratiques internationales.
« Une réflexion stratégique a été menée autour de nouveaux modèles de financement, de la diversification économique et de la mobilisation d’opportunités innovantes », a expliqué Mactar Silla.
Un appel à l’État… sans soumission des médias
Dans un appel direct aux pouvoirs publics, Mactar Silla souligne la nécessité d’actions urgentes et courageuses pour soutenir le secteur. Toutefois, il tient à rappeler que tout soutien de l’État ne doit pas remettre en cause l’indépendance des rédactions :
« Cela ne signifie pas être la voix de son maître. Si des faits avérés méritent d’être dénoncés, cela doit se faire avec éthique, foi et respect de la déontologie journalistique. »
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Et maintenant ?
Les recommandations du comité scientifique devront désormais faire l’objet d’un suivi politique et administratif. Les professionnels du secteur, quant à eux, attendent des mesures concrètes à la hauteur des enjeux soulevés par ces assises.
