Une nouvelle révélation vient relancer le débat autour du Sukuk Sogepa, une opération financière déjà au cœur de nombreuses controverses. Selon des informations rapportées par le quotidien Libération, 5,6 milliards de Fcfa ont été versés à des intermédiaires dans le cadre de cette levée de fonds, qui soulève aujourd’hui de sérieuses interrogations.
Des flux financiers massifs et des circuits parallèles
Tout est parti d’un transfert colossal de 247,338 milliards de Fcfa effectué par l’État du Sénégal sur le compte intitulé « État du Sénégal/Relance de l’économie ». Ce compte aurait été ouvert sur la base d’un simple courrier, sur instruction de Yaya Abdoul Kane, alors directeur général de la Sogepa.
D’après les éléments disponibles, la répartition de cette somme s’est faite en plusieurs étapes :
- 47 milliards de Fcfa ont atterri sur le compte courant de la Sogepa à la Banque islamique du Sénégal (BIS),
- 29,5 milliards de Fcfa ont été déposés sur un compte à la BNDE,
- et surtout, 5,6 milliards de Fcfa ont servi à rémunérer différents intermédiaires.
Taiba Titrisation au cœur des paiements
Parmi ces bénéficiaires, on retrouve notamment Taiba Titrisation, qui représentait le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF) dans l’opération. La société a encaissé 389,4 millions de Fcfa. Son directeur général, ancien cadre de la BIS, a été entendu par les enquêteurs, mais les conditions de ces paiements continuent de susciter des zones d’ombre.
Des auditions sélectives qui interrogent
Selon Libération, l’ancien directeur général de la BIS a été entendu, mais ses explications auraient été jugées confuses. Étonnamment, il n’a pas été questionné sur le paiement des commissions. En revanche, la nouvelle directrice générale de la banque, pourtant arrivée après l’opération, a été interrogée à ce sujet.
Une affaire loin d’être close
Ces révélations jettent une lumière crue sur les zones d’opacité du montage financier lié au Sukuk Sogepa. Entre transferts de milliards, commissions versées aux intermédiaires et auditions sélectives, l’affaire est loin d’avoir livré tous ses secrets.
