Israël a encore frappé. Littéralement. Et cette fois, c’est l’Iran. Pas un petit groupe de jeunes lanceurs de pierres, pas un hôpital à Gaza, pas une école des Nations Unies — non. Un État. Une puissance régionale. Une cible qu’il faut provoquer pour que l’embrasement devienne mondial, pour que l’apocalypse devienne rentable.
Hier, l’État israélien, ce pupille armé jusqu’aux dents de l’Occident hypocrite, a lancé une attaque directe contre l’Iran, en territoire souverain. Une violation flagrante du droit international ? Non. Une simple routine pour Tel-Aviv, devenu le dealer officiel de chaos au Moyen-Orient. À force de traiter la région comme un laboratoire de guerre asymétrique, Israël s’est octroyé un statut d’exception : celui du voyou impuni, du hors-la-loi sanctifié.
Car il faut bien le dire : le droit international est à géométrie sioniste. Il s’applique à tout le monde, sauf à Israël. Il juge les Palestiniens, les Syriens, les Yéménites, mais jamais les F-16 israéliens ni les bombes au phosphore blanc. Quand la Russie attaque, c’est une « invasion ». Quand Israël bombarde Damas ou Ispahan, c’est une « mesure de sécurité ». Quand l’Iran riposte, c’est « une menace ». Quand Israël tue, c’est « un droit à l’existence ».
Les stratèges israéliens, formés à la science cynique de la guerre préventive, ont toujours su que provoquer l’Iran, c’était s’assurer une diversion rentable. Car tant que l’on bombarde les chiites, on ne parle pas des charniers de Gaza. Tant qu’on frappe Téhéran, on n’évoque pas Rafah. C’est la doctrine Netanyahou : exporter le conflit pour lasser l’opinion. Semez le chaos à l’Est, pour que l’Occident détourne les yeux de vos crimes au Sud.
Et que font les Occidentaux ? Ils « appellent à la retenue ». Oui, cette formule magique, cette onction diplomatique offerte aux criminels en col blanc. Un génocide ? On appelle à la retenue. Une attaque nucléaire déguisée ? On appelle à la retenue. La destruction de villes entières ? On appelle à la retenue. L’ONU regarde ailleurs, l’Union européenne temporise, Trump dort.
Et pendant ce temps, Netanyahou, l’apprenti-führer aux allures de prophète de l’apocalypse, trace sa route. Ce n’est plus un Premier ministre, c’est un pyromane d’État. Il ne gouverne plus : il incendie. Il ne négocie plus : il bombarde. Il ne parle plus : il éructe. Et tout ce qui n’est pas sioniste est, à ses yeux, un prétexte à tirer. Il a remplacé la diplomatie par les drones, la stratégie par les frappes ciblées, le dialogue par la dissuasion atomique.
Mais soyons clairs : Netanyahou et ses ministres sont plus dangereux qu’un Hitler postmoderne, parce qu’ils ont Twitter, la reconnaissance diplomatique et un arsenal nucléaire. Ils ont Hollywood, la Silicon Valley et les larmes sélectives des démocraties occidentales. Hitler avait Mein Kampf. Netanyahou a BFM, LCI, CNN, et The Guardian.
Ce n’est plus de la géopolitique. C’est du banditisme sanctuarisé. Un gang nucléaire, béni par le silence des lâches. Ce n’est plus une guerre. C’est un racket civilisationnel. Une mafia d’État où l’impunité est la seule monnaie, et la violence, la seule langue.
Et pourtant, ils osent encore parler de « paix », de « valeurs », de « civilisation ». Quelle farce ! Quelle ignominie ! La vraie barbarie ne vient pas des grottes de Tora Bora, mais des salons feutrés de Tel-Aviv, Langley et Bruxelles. Là où l’on planifie des massacres en PowerPoint. Là où l’on vote des budgets pour l’extermination à visage démocratique.
Israël a attaqué l’Iran. Demain, ce sera Beyrouth, Le Caire, peut-être Dakar. Qui sait ? Car quand on ne condamne pas la bête, elle mord à nouveau. Et ce jour-là, ce ne sera plus une question de religion, ni de territoire. Ce sera une question d’humanité. Et l’Histoire, elle, ne retiendra pas ceux qui ont appelé à la retenue. Mais ceux qui ont retenu leur humanité.
Vieux macoumba mbodj
Socioligue