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“Où sont passés nos milliards ?” Pape Malick Ndour torpille la gestion budgétaire du nouveau régime

À la suite de la publication des rapports d’exécution budgétaire du 4e trimestre 2024 et du 1er trimestre 2025, Pape Malick Ndour, ancien ministre, est monté au créneau. Dans une analyse fouillée et sans complaisance postée ce mardi sur Facebook, il accuse le gouvernement de manque de transparence, de gestion de confort et de trahison des promesses de rupture.

« Où sont passés nos 40 milliards ? », interroge-t-il dès l’entame. Selon l’ex-ministre, les recettes réalisées entre janvier et mars 2025 sont inférieures de près de 40 milliards de FCFA aux prévisions du budget voté, alors que l’exécutif avait juré que le budget était “sincère” et “ancré dans la réalité économique”.

Des dépenses de confort, des investissements oubliés

Le constat le plus sévère de Pape Malick Ndour porte sur la nature des dépenses de l’État, qu’il juge déconnectées des priorités nationales. Les investissements exécutés plafonnent à 2,64 milliards FCFA alors que les dépenses de fonctionnement explosent, notamment 463 milliards pour les transferts courants et 84,65 milliards pour les biens et services.

« Quand il s’agit d’entretenir le train de vie de l’État, il n’y a aucun blocage. Mais pour investir dans les infrastructures et améliorer la vie des citoyens, on brandit les lourdeurs administratives », déplore-t-il. Et de citer un exemple édifiant : les véhicules achetés pour les députés, d’un coût avoisinant 8 milliards de francs, soit près de 4 fois l’ensemble des investissements réalisés par l’État durant le premier trimestre.

“Ce budget est un budget de confort, pas de rupture. On nourrit le système, on oublie la nation.”

Des chiffres qui s’évaporent ?

L’ancien ministre s’interroge également sur une incohérence de 43 milliards de FCFA entre les montants recouvrés selon la Cour des comptes en 2024 et les chiffres repris dans la Loi de finances rectificative (LFR). « Soit les 131 milliards n’ont pas été intégrés en totalité, soit les chiffres de la Cour des comptes ont été modifiés », écrit-il, dénonçant une opacité budgétaire persistante.

Un “Noël budgétaire” de 90 milliards ?

Autre zone d’ombre soulignée par Pape Malick Ndour : l’écart spectaculaire de 90 milliards entre les dons inscrits dans la LFR votée le 24 décembre 2024 (65,2 milliards) et les montants effectivement perçus une semaine plus tard (155,3 milliards). Un gap difficilement explicable selon lui, au regard des lourdeurs connues dans les procédures de décaissement.

Il propose trois scénarios : soit le gouvernement était au courant mais a choisi de ne pas déclarer ces montants dans la LFR, soit il s’agit d’un versement exceptionnel et urgent qu’il faut justifier, soit encore ces dons étaient cachés par le régime précédent, ce qui pose de graves questions sur la fiabilité des contrôles publics.

Des questions qui attendent des réponses

À travers cette sortie, Pape Malick Ndour interpelle directement les autorités. Il exige des clarifications chiffrées, des explications institutionnelles et la cohérence entre les promesses de campagne et les actes budgétaires.

À un moment où la nouvelle gouvernance se veut être celle de la transparence et de la reddition des comptes, ces révélations pourraient susciter un débat national sur la sincérité budgétaire, la gouvernance financière et les priorités de l’État.

En conclusion, l’ex-ministre pose une question simple, mais fondamentale : “Où est passé l’argent du peuple ?” Une interrogation qui, à défaut de réponse rapide et claire, risque d’éroder encore davantage la confiance d’une population en attente de rupture concrète.

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