Le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB), exercice démocratique clé dans la trajectoire financière du pays, s’est tenu ce samedi à l’Assemblée nationale, en présence du ministre des Finances et du Budget et de ses collaborateurs. À cette occasion, les députés de la 15e législature ont passé au crible le Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) couvrant la période 2026–2028.
Ce document de cadrage prévoit des dépenses publiques estimées à 19 364,4 milliards de FCFA pour les trois prochaines années, contre des ressources projetées à 16 638,7 milliards de FCFA. Une configuration qui traduit une baisse notable aussi bien des prévisions de recettes que de celles des dépenses, dans un contexte de resserrement budgétaire.
Baisse des ressources : -363,9 milliards FCFA
Selon les données présentées, les ressources sur la période 2026–2028 sont en recul de 363,9 milliards FCFA, soit une diminution de 2,1% par rapport au précédent DPBEP (2025–2027) actualisé en octobre 2024. Cette baisse est principalement attribuée à des révisions à la baisse des recettes internes et externes.
Des dépenses en retrait : -999,9 milliards FCFA
Dans un souci d’ajustement, l’État a revu également ses charges à la baisse : elles passent de 20 364,3 milliards FCFA à 19 364,4 milliards FCFA, soit une réduction de près de 1 000 milliards FCFA, équivalant à 4,9%. Pour l’exercice 2026, les dépenses projetées s’établissent à 6 213,1 milliards FCFA, contre 6 580,2 milliards FCFA dans la Loi de Finances Rectificative (LFR) 2025, marquant une chute de 5,6%.
Une ventilation rigoureuse des charges
Les dépenses hors Comptes Spéciaux du Trésor (CST) sont estimées à 18 546,2 milliards FCFA, en baisse de 1 102,7 milliards FCFA par rapport à l’édition précédente du DPBEP. Dans le détail, elles se répartissent comme suit :
- Intérêts de la dette : 3 982,2 milliards FCFA
- Dépenses de personnel : 4 813,1 milliards FCFA
- Fonctionnement et transferts courants : 5 174 milliards FCFA
- Investissements internes : 1 046,8 milliards FCFA
- Investissements sur ressources extérieures : 3 530,1 milliards FCFA
Les investissements totaux sont chiffrés à 4 576,9 milliards FCFA, largement financés à 77,1% par des ressources extérieures, contre 22,9% sur fonds internes.
Cette programmation budgétaire triennale intervient dans un contexte économique où le Sénégal, confronté à la fois à une dette lourde, à des tensions inflationnistes et à un ralentissement des flux financiers internationaux, semble faire le choix de l’ajustement par la rigueur, tout en conservant une priorité sur les investissements structurants.
Un exercice d’équilibriste qui interpelle les parlementaires comme les citoyens sur les choix stratégiques à venir, notamment en matière de dette, de protection sociale et de relance économique.