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« 24 % des adolescentes en couple victimes de violence entre 2000 et 2018… », selon une étude de l’OMS

Les taux de violence au sein du couple touchant les adolescentes sont alarmants, a alerté mardi l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS). Près d’un quart des adolescentes en couple ont subi des violences physiques ou sexuelles, selon une nouvelle analyse publiée dans la revue médicale The Lancet. 

L’étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), basée sur des enquêtes menées entre 2000 et 2018 auprès de milliers d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans dans 161 pays, révèle que 24 % des adolescentes en couple, soit près d’un million de jeunes filles, ont été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire intime avant l’âge de 20 ans. 

L’OMS souligne que le mariage des enfants (avant 18 ans) augmente considérablement ces risques, les différences d’âge entre conjoints créant des déséquilibres de pouvoir, une dépendance économique et un isolement social. 

Les actes de violence recensés comprennent des coups de pied ou de poing ainsi que des actes sexuels non désirés, tels que le viol ou la tentative de viol. L’étude pointe également les facteurs sociaux, économiques et culturels exacerbant ces risques. La violence au sein du couple a des effets dévastateurs sur la santé, la scolarité, les relations futures et l’avenir des jeunes, augmentant la probabilité de traumatismes, de dépression, de troubles anxieux, de grossesses non planifiées, d’infections sexuellement transmissibles et d’autres affections physiques et psychologiques. 

Les taux de violence varient considérablement selon les régions. Les taux les plus élevés se trouvent en Océanie (47 %), avec un pic en Papouasie-Nouvelle-Guinée où 49 % des filles ont signalé des violences de la part d’un partenaire intime. L’Afrique subsaharienne suit de près (40 %), avec 42 % des adolescentes signalant des violences en République démocratique du Congo. En revanche, les taux les plus bas sont enregistrés en Europe et en Asie centrale, avec respectivement 10 % et 11 % des filles déclarant des incidents de violence. 

L’analyse révèle que la violence est plus fréquente dans les pays et régions à revenu faible, où les filles ont un accès limité à l’éducation secondaire et où les lois sur l’héritage favorisent les hommes. Une forte corrélation entre la violence et les droits des femmes est observée, les pays où les filles ont moins de droits de propriété et d’héritage affichant des niveaux de violence plus élevés. 

L’étude appelle à renforcer les services de soutien et les mesures de prévention précoce adaptées aux adolescentes, tout en prenant des mesures pour améliorer l’autonomie et les droits des femmes et des filles. Il est crucial de garantir l’éducation secondaire pour toutes les filles, d’assurer l’égalité des droits de propriété entre hommes et femmes, et de mettre fin aux pratiques néfastes telles que le mariage des enfants, souvent sous-tendues par des normes de genre inéquitables. 

La Dre Lynn-marie Sardinha, co-auteur de l’étude, insiste : « Il faut garantir l’éducation secondaire pour toutes les filles, garantir que les hommes et les femmes ont les mêmes droits de propriété et mettre fin aux pratiques néfastes telles que le mariage des enfants. »  

En conclusion, aucun pays n’est actuellement en voie d’atteindre l’objectif de développement durable consistant à éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles d’ici 2030, informe The Lancet. Mettre fin au mariage des enfants et élargir l’accès des filles à l’enseignement secondaire sont essentiels pour réduire la violence au sein du couple à l’égard des adolescentes, conclut l’OMS.

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