Une enquête d’envergure nationale menée par la Division des investigations criminelles (Dic) lève le voile sur ce qui pourrait être l’un des plus grands scandales financiers de la décennie au Sénégal. Entre 2019 et mars 2024, plus de 687 milliards de francs CFA se seraient volatilisés à travers des circuits financiers parallèles, en marge du cadre budgétaire officiel.
Selon le journal L’Observateur, les premières auditions menées par la Dic visent des figures de proue du Trésor public : Adama Racine Sow et Waly Ndour, tous deux anciens trésoriers généraux. Leur implication présumée est liée à l’ouverture de 63 comptes bancaires non autorisés, soupçonnés d’avoir servi à détourner des fonds publics.
Premier volet de l’affaire : les Dépôts à Terme (DAT). Au total, 141 milliards FCFA auraient été retirés sans justification claire ni reversement dans les caisses de l’État. Le nom de l’ex-ministre Amadou Bâ, ainsi que ceux d’Abdoulaye Daouda Diallo, Birima Mangara et Cheikh Tidiane Diop, apparaissent dans un référé explosif de la Cour des comptes transmis au ministre de la Justice.
Autre zone d’ombre : les Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO), évalués à 546,7 milliards FCFA. Leur gestion opaque, sans traçabilité ni contrôle précis, soulève de sérieuses suspicions d’enrichissement illicite et de détournement de fonds.
Alors que les auditions se poursuivent dans la plus grande discrétion, le pays retient son souffle. La vérité, si elle éclate, pourrait ébranler durablement les fondements de la gouvernance financière au Sénégal.
