Alors que le Premier ministre Ousmane Sonko entame une visite officielle en Chine du 22 au 27 juin 2025, le journaliste Madiambal Diagne a publié un message remarqué sur le réseau social X (ex-Twitter), assorti de recommandations directes à l’intention du chef du gouvernement sénégalais. Sous forme de “viatique”, ce post soulève des interrogations sur les choix économiques et diplomatiques que pourrait faire Dakar dans sa coopération avec Pékin.
Dans son message, Madiambal met en garde contre une tentation déjà observée dans d’autres pays africains, comme le Niger, qui ont anticipé la vente de leur pétrole et gaz à la Chine. « La Chine paie en dessous du prix moyen et impose une décote », avertit-il. Une manière d’attirer l’attention sur les risques de contrats déséquilibrés dans lesquels le Sénégal pourrait perdre une part importante de la valeur de ses ressources naturelles.
Le journaliste appelle également Ousmane Sonko à faire preuve de prudence dans son positionnement diplomatique : « Évitez à Pékin d’insulter les autres », écrit-il. Une allusion à peine voilée à la posture anticoloniale affichée par Sonko, souvent critique envers les anciennes puissances occidentales, notamment la France. Dans un contexte de recomposition des alliances internationales, cette remarque invite à ne pas tomber dans une diplomatie de confrontation au profit d’une diplomatie d’équilibre.
Enfin, Madiambal rappelle que « Chine et France avaient aidé le Ghana auprès du FMI », comme pour souligner que les partenariats multilatéraux peuvent parfois nécessiter des coalitions inattendues, loin de toute logique binaire.
Cette publication, vue plus de 3.000 fois en quelques heures, intervient dans un contexte où la stratégie économique du gouvernement sénégalais fait l’objet de toutes les attentions, notamment sur les choix à opérer entre souveraineté, attractivité et prudence budgétaire.
La visite du Premier ministre en Chine, axée selon des sources gouvernementales sur les infrastructures, les énergies renouvelables et la technologie, pourrait être déterminante pour l’avenir de la coopération sino-sénégalaise. Mais elle pourrait également révéler les premières lignes de fracture entre ceux qui prônent une rupture radicale et ceux qui misent sur une diplomatie pragmatique.
Reste à savoir quel cap Ousmane Sonko choisira de tracer à Pékin.
